Les petits secrets de la SNPE

Publié le par Le Platane

Le pompiste des missiles se préfère en pharmacien

A l'approche du cinquième anniversaire de l'explosion de l'usine AZF, la dernière usine de la zone chimique sud de Toulouse se présente comme une victime.
" Entre la destruction des infrastructures et l'arrêt de la production de phosgène (...) le groupe SNPE a perdu des ateliers, des clients, des marchés et des emplois ", résume un article de La Dépêche du Midi, qui fait suite à la visite sur place du patron de l'entreprise.
Au passage, on obtient confirmation que l'ex Société Nationale des Poudres et Explosifs, qui préfère désormais se faire appeler Isochem à Toulouse, ne produit pas seulement sur place des produits chimiques pour l'industrie pharmaceutique, mais aussi des " carburants pour l'industrie spatiale ". Outre le perchlorate d'ammonium que l'on retrouve dans le propergol des moteurs de la fusée Ariane, la SNPE a repris la production du MMH,  présenté par La Dépêche comme un carburant destiné " à la propulsion des satellites ". Une timidité de violette a sans doute empêché le quotidien régional de préciser que le MMH est aussi le carburant des missiles, notamment nucléaires, comme le précise le site d'une autre filiale du groupe SNPE.
A titre indicatif, voici les quantités de perchlorate produits à Toulouse avant l'explosion d'AZF, et leurs destination selon les "clients" de la SNPE, donnés par le directeur de l'usine  lui-même :

- 300 tonnes par tir pour Ariane à raison de 5 à 10 tirs par an, soit entre 1500 et 3000 tonnes par an
- 500 tonnes pour les besoins militaires essentiellement destinées à la force nationale stratégique (missiles)
- 500 à 800 tonnes pour les airbags
Source : document du SPPPI, secrétariat permanent de prévention et de protection des pollutions industriellessiles)


La SNPE n'apprécie guère d'être en pleine lumière.

Publié dans bric à broc

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article